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La Quête Onirique de Vellitt Boe

de Kij Johnson | ed. Le Bélial | Fantasy | 200 pages

4è de couv

Clarie Jurat a disparu. Nul ne sait où, mais il semblerait qu’elle se soit enfuie en compagnie d’un homme… un homme venu du monde de l’éveil. Au sein du Collège de femmes d’Ulthar, c’est la consternation : pareille fugue pourrait remettre en cause l’existence même de l’institution. Pour Vellitt Boe, le temps est venu d’abandonner ses atours confortables de professeure vieillissante au profit de sa défroque oubliée de voyageuse émérite ; retrouver son élève est impératif. Une quête qui la conduira loin, bien plus loin qu’elle ne l’imagine, d’Ulthar à Celephaïs, au-delà même de la mer Cérénarienne, jusqu’au trône d’une ancienne connaissance, un certain Randolph Carter…


Mon avis

Quand une de ses meilleures étudiantes s’envole avec le 1er rêveur venu, menaçant l’existence même de l’université des femmes d’Ulthar, Velitt Boe, professeur d’une cinquantaine d’années, remets ses bottes d’aventurière pour s’élancer à sa poursuite.

Dans cette histoire, Kil Jonhson revisite les Contrées du Rêve de ce cher HP Lovecraft et en particulier La Quête onirique de Kadath l’inconnue avec beaucoup de modernité et de style. Ayant lu Les Contrées du Rêve et absolument adorée ce monde, j’ai retrouvé avec un immense plaisir ses paysages, ses créatures et ses clins d’oeil. En plus, le style onirique de l’autrice se prête merveilleusement bien à cette revisite.

Dans La Quête onirique de Kadath l’inconnue, on suivait les aventures de Randolph Carter, un rêveur (un humain de notre réalité ayant la capacité de voyager dans la réalité des Contrées du Rêve) qui s’était mis en tête d’atteindre la cité des Dieux. Les rêveurs ont énormément de pouvoirs dans les Contrées du Rêve. Randolph Carter s’avait parler aux chats et à d’autres créatures, et il se sortait toujours des situations grâce à son charisme ravageur et sa jeunesse.

Ici, on suit les pas d’une femme plus âgée sans pouvoirs spéciaux dans un monde très misogyne qui n’a que son expérience et sa volonté pour réussir sa quête. Ce qui laisse place à une réflexion bienvenue sur la place de la femme dans l’oeuvre de Lovecraft.

Elle n’avait jamais vu de rêveuses. Pas la moindre. Un jour, elle avait demandé pourquoi à Randolph Carter.
« Les femmes ne rêvent pas en grand », avait-il répondu, dédaigneux. […]
Les hommes des contrées du rêve disaient sans cesse de telles idioties ; ceux du monde de l’éveil aussi, visiblement. Sa réponse l’avait déçue. Ses rêves à elle étaient immenses […].

Vellitt n’est clairement pas un faire valoir et au cours du récit, elle nous dévoilera peu à peu son histoire. Mais malgré tout, tout comme Randolph Carter, elle n’est qu’un prétexte, comme l’intrigue qui n’est pas très complexe. Non, le vrai personnage centrale ici sont les Contrées du Rêve. Et bien que Kij Johnson leurs rende justice à sa manière, on est en-deçà de la puissance évocatrice des récits de Lovecraft. Pour être entrain de lire d’autres textes de l’autrice, je sais qu’elle a une plume magnifique. Mais là, pour moi, si on veut vraiment apprécier toute l’immensité des Contrées du Rêve, il vaut mieux revenir à la source.

Cela dit, c’est peut-être une erreur de comparer ce texte à l’oeuvre de Lovecraft. Seul, il se lit avec plaisir. En connaissant la source, on apprécie mieux les références mais il pâlit en comparaison. C’est difficile parce que j’ai beaucoup aimé les parties pris et les réflexions de Kij Johnson autour du personnage de Vellitt. Cela m’aura au moins permis de découvrir cette autrice de talent dont je vous reparlerai très bientôt.


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