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Les Héritiers d’Higashi T.1 – Okami-Hime

de Clémence Godefroy | ed. du Chat Noir | Les Héritiers d’Higashi 1/3 | Fantasy | 220 pages

4è de couv

Il y a bien longtemps à Higashi, les différentes lignées de bakemono, ces humains porteurs d’esprits animaux et dotés de pouvoirs incroyables, vivaient en harmonie. Mais la guerre les a décimés, et depuis un siècle le clan Odai et les descendants des renards règnent sans partage sur l’archipel, reléguant les autres bakemono aux brumes du passé.

Ayané, jeune disciple de l’Ordre de la Main Pure, se soucie bien peu de ces légendes. Pleine d’énergie mais peu disciplinée, elle aimerait surtout faire ses preuves au combat. Jusqu’au jour où ses supérieures lui assignent une mission très spéciale : partir au service d’un clan prestigieux dans le nord du pays et veiller sur leur hôte, Numié Dayut, une princesse exilée qui cache un lourd secret.


Mon avis

Okami-Hime est le 1er tome d’une trilogie dans la collection Neko du Chat Noir, une collection faisant la part belle à la culture nippone. Tout un beau programme pour l’amatrice que je suis. (Et j’avoue avoir complètement craqué pour la couverture absolument superbe d’Anato Finnstark.)

L’intrigue se déroule dans un Japon hors du temps, à première vue plutôt folklorique/médiéval, mais où viennent se glisser des éléments steampunk (palanquin mécanique, train, etc.). Cela m’a rappelé dans une moindre mesure l’épisode Bonne Chasse de Love, Death and Robots.
Mais c’est bien la mythologie japonaise avec sa parade de Yōkai (créatures surnaturelles) et plus particulièrement ses bakemono (créatures surnaturelles pouvant passer d’une forme à une autre, par exemple d’une forme animale à une forme humaine) qui est au centre du récit. On y trouve le clan des nogitsune (des esprits renards maléfiques) qui, suite à une terrible guerre cent ans plus tôt, a éradiqué tous les autres Yōkai et a imposé sa suprématie sur les terres et les hommes. Mais de nouvelles forces se réveillent et avec elles, les bakemono rescapés et cachés pourraient bien reprendre espoir.

L’autrice (et c’est tout à son honneur) utilise tout au long du récit les termes japonais se référant aux différentes créatures et objets d’intérêt. En les mettant dans leur contexte, je pense qu’elle espérait que l’on comprenne de quoi elle parlait tout en nous gardant en immersion. Malheureusement, il s’est passé tout l’inverse pour moi. Il m’a fallu à chaque fois, aller sur internet chercher de quoi elle parlait (malgré mon intérêt pour le folklore japonais, je ne connais pas par coeur tous les petits noms des Yōkai ). Mais passé les deux premiers chapitres, j’ai pu composer mon petit lexique et comprendre les dynamiques des différents clans. Ce n’est qu’à partir de là que je suis enfin entrée dans l’histoire pour en profiter pleinement.

Ce roman fait la part belle aux personnages féminins à travers ses trois personnages principaux dont les points de vue rythment le récit.
Ayané est une jeune orpheline humaine recueillie dans un temple où elle apprend la voie des moines guerriers tout en essayant de canaliser son énergie débordante. Elle est un garçon manqué, très sensible aux charmes du sexe opposé, curieuse, du style à foncer dans le tas sans trop réfléchir.
Numié est une bakemono très puissante, jeune princesse d’un peuple du Nord résistant aux nogitsune, tenue en otage par ces derniers. Droite comme un i, porteuse d’une lourde tradition, d’une froideur polaire, elle s’ouvrira petit à petit.
Enfin, Yoriko est une nekomata (un bakemono chat) d’une centaine d’années survivant parmi les humains qu’elle trompe et manipule. Aimant un peu trop les jeux d’argent, elle se retrouve vite à devoir fuir pour sa vie.
Ces trois destins mettent en place les bases d’une véritable épopée et vont bien évidemment finir par se croiser.

Avec ses personnages féminins, l’autrice évite de nous servir des cruches sans intérêt (ce que je vois un peu trop à mon goût et je l’en remercie sincèrement) et même s’il y a un plot amoureux, ce n’est pas le centre de l’histoire (là aussi merci). L’histoire d’ailleurs se lit toute seule et donne très envie de connaître la suite. Il me manque cependant quelque chose pour vraiment adorer ce roman. Il y a de très bons ingrédients que l’autrice a su travailler avec soin. Elle connait et adore son sujet et rien que pour ça, je recommande cette lecture. Pour essayer de vous expliquer, j’ai commencé à lire juste après The Border Keeper de Kerstin Hall. Dès les premiers mots, l’autrice m’a emporté dans son univers. Je n’étais plus dans mon lit mais dans ce désert salé à la lisière de toute vie. Ce ne fut pas aussi intensément le cas dans Okami-Hime alors que l’histoire et les personnages sont très intéressants et attachants, et qu’avec le folklore japonais, il y a franchement de quoi faire.

En conclusion, ce 1er tome fut une très agréable surprise et m’a donné envie de lire la suite des aventures de nos trois héroïnes. Il est très agréable à lire, Clémence Godefroy ayant une très jolie plume, mais n’est pas arrivé à m’emporter totalement dans son univers. J’espère sincèrement que ce sera le cas dans les prochains tomes.



D’autres avis :

4 réflexions au sujet de “Les Héritiers d’Higashi T.1 – Okami-Hime”

  1. Non, c’est le mal les lexiques, on veut des explications bien intégrées dans le récit ! Mort aux glossaires !
    (bon, d’accord, en même temps c’est vrai que les Yokai c’est galère… ça vaut peut-être bien une petite exception… =P)

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